Comment nous avons mis en place notre continuité pédagogique

En période de confinement notre centre de formation a su faire preuve de réactivité avec la mise en place dès le lundi 16 mars d’un plan de continuité pédagogique. Ce résultat a été atteint grâce au travail et à l’engagement de l’ensemble de l’équipe pédagogique formée des responsables de formations et des intervenants.
Mais qu’est-ce que la continuité pédagogique et comment est-elle déployée dans notre centre de formation ?
Au sein du Pôle Alternance et Apprentissage, le suivi de nos apprenants en cours et en entreprise est primordial, c’est de là que le terme de continuité pédagogique prend tout son sens. Nous accompagnons nos apprenants tout au long de leur scolarité et de leur parcours professionnel.
C’est pour cela que le centre ne se contente pas d’envoyer simplement des cours en ligne et des exercices, nous valorisons le lien humain. Le centre a donc déployé ses cours sur diverses plateformes, comme :
- EMA, une plateforme de contenu. Les formateurs ont des espaces de cours qu’ils partagent avec leurs apprenants, où ils peuvent retrouver des synthèses de leurs cours mais aussi des exercices.
- Beecome, un outil qui permet aussi aux formateurs et aux apprenants de faciliter les échanges via le tchat mais aussi le dépôt de documents.
- Classes virtuelles avec TEAMS. Les apprenants vont échanger avec leur intervenant sur ce qu’ils ont vus, compris et réalisés en amont sur Ema.
« Toute une partie de nos formateurs avaient déjà un espace sur Ema et/ou Beecome avec des ressources pédagogiques disponibles pour nos apprenants. Nous étions déjà engagés dans cette démarche depuis plusieurs années. Nos apprenants et intervenants avaient déjà été familiarisé avec ces plateformes, ce qui nous a permis de proposer cette solution dès le lundi 16 mars à 8h00. »
Émilie Héritier, directrice des études.
Les intervenants et les apprenants sont les acteurs principaux qui vivent ce changement.
Découvrez leurs points de vue sur la situation.
Nous avons Céline Mathelin, qui est apprenante en bachelor, Christophe Faugier qui est un intervenant indépendant en marketing et communication.
- Comment se passe les cours en distanciel
- Céline Mathelin: A chaque début de cours je me connecte sur Teams. Chaque formateur à sa propre « salle ». Les élèves coupent leur micro et leur caméra contrairement au formateur. Ce dernier donne généralement une explication « théorique » avant de nous proposer une activité en groupe. Les élèves quittent la conversation teams en classe entière pour se connecter en groupe (camera et micro allumés habituellement) afin d’effectuer l’activité. Le formateur rejoint les groupes pour vérifier que tout se passe bien et répondre aux questions. Un point en classe entière est fait régulièrement.
- Christophe Faugier : Pour les cours en distanciel, nous utilisons Microsoft Teams, en générant des liens pour communiquer avec des « groupes classe ». C’est soit en individuel, soit en groupe ou soit en classe complète. A ce jour, je gère 7 formations, deux formations de niveau bac, un titre et quatre bachelors. Bien que je n’étais pas très à l’aise avec ces outils digitaux, avec le temps et une fois qu’on a pu regarder comment fonctionne les choses j’ai pu m’adapter. C’est une plateforme correcte. On a su garder un lien très humain. Par exemple, à chaque fois que je fais l’appel avec mes apprenants, je me rends compte qu’à chaque fois je prends une vingtaine de minutes pour discuter avec eux, parce qu’ils ont besoin de parler, sur leur entreprise, s’ils sont en télétravail. Ce genre d’échange, c’est vraiment bien. On a gardé un contact et une continuité au niveau du travail.
- Les points positifs et négatifs de cette situation ?
- CM : Nous perdons moins de temps lors des cours avec les bavardages, les groupes qui se déplacent pour commencer les activités etc. De plus, nous sommes plus autonomes et indépendant par rapport à notre attitude concernant notre scolarité. Des cours en distanciel permettent de perdre moins de temps dans les bouchons, et sont pour les élèves beaucoup plus économiques. En ce qui me concerne, l’inconvénient majeur réside dans le fait de ne pas pouvoir communiquer de manière normale avec les formateurs et les camarades. En distanciel je dois admettre que nous choisissons nos interlocuteurs et nous échangeons « facilement » grâce aux outils numériques, mais nous n’apprenons pas à travailler entourés de personnes que nous connaissons ou apprécions moins, ce qui selon moi, est important en terme d’éducation et de socialisation.
- CF : En point positif, je trouve que c’est bien de pouvoir avoir une continuité pédagogique, le travail est opérationnel, c’est quelque chose de très positif. Pour le point négatif, cela serait plus au niveau du matériel. Il y a certains apprenants qui n’ont pas de micros, qui ne peuvent pas faire de partage de document et c’est vraiment dommage à ce niveau-là.
- Préfères-tu ce genre de cours ou tu préfères revenir aux cours dits « face-à-face » ?
- CM: Je pense qu’un mélange des deux serait préférable pour l’avenir. En effet, garder des cours en télétravail est intéressant car c’est un système qui nous enseigne l’autonomie. Nous aspirons à devenir des managers, soit des travailleur capables d’être autonomes, et nous ne sommes pas (ou peu) incités à l’être en cours présentiels. En revanche, je ne pense pas qu’il faille instaurer ce système pour tous les cours.
- Es-tu toujours en lien avec tes camarades de classe ?
- CM : Lorsqu’on étudie en alternance, on apprend à garder le contact avec nos camarades, qui deviennent également nos amis, qu’on soit en formation ou au travail. J’ai la chance d’avoir gardé beaucoup de ceux-ci car nos classes entre le BTS et le Bachelor n’ont pas énormément changées. J’ai non seulement gardé le contact avec les amis que je me suis faits dans ma classe, mais je pense même que nos liens se sont renforcés pendant le confinement. Aussi, pour faciliter les échanges, dès le début de l’année, une conversation de groupe avec tous les élèves de la classe a été faite, et ces conversations sont restées actives tout le long, ce qui nous a permis de savoir que tout le monde allait bien.
- La pédagogie est-elle restée la même ou avez-vous dû l’adapter ?
- CF : Alors, on a forcément dû l’adapter. Si je suis dans une classe, en face-à-face, je peux leur donner comme consigne de travailler sur une problématique, en la notant au tableau. Là en virtuel, ça nous fait faire un peu plus d’écrit. Les consignes restent les même, je n’ai pas changé ma façon d’enseigner, mais au lieu que ça soit essentiellement que de l’oral, j’ai rajouté un peu plus d’écrit. Lorsqu’on est par distance, il faut que les consignes soient très claires.
- Au niveau de la discipline, est-ce qu’il y a eu un changement ?
- CF : Je dirais qu’il faudrait avoir une certaine maturité pour pouvoir suivre des cours en distanciel. Il faut savoir être assidu(e). C’est un outil qui est destiné à un certain type de public, comme par exemple les BAC+3 parce qu’ils ont un titre à aller chercher et qu’ils ont un travail derrière. Ça serait plus pour eux que ce genre de plateforme ne pose aucun souci.